Je n’aime pas être enceinte : quand la grossesse est mal vécue - Élhée

Je n’aime pas être enceinte : quand la grossesse est mal vécue

SOMMAIRE DE L'ARTICLE :

  • On ne naît pas mère, on le devient
  • Être enceinte, une profonde transformation physique et psychologique
  • Parler, s'exprimer pour faire taire les angoisses
  • Démystifions la grossesse !

Attendre un enfant, être enceinte, porter la vie… Autant de déclinaisons pour tout autant de façons de vivre une même situation. Si chaque femme est différente, chaque grossesse l’est plus encore, avec ses hauts et ses bas. Heureuse, épanouissante, révélatrice, libératrice même, la grossesse est souvent présentée comme un des plus beaux moments dans la vie d’une femme. Alors, que faire quand les sentiments négatifs prennent le dessus ? Quand les moments difficiles sont trop nombreux ? Comment comprendre que la joie du test de grossesse positif ait si vite disparu ? Oui, il arrive que la grossesse soit mal vécue. Que les maux prennent le pas sur les mots. Que certaines femmes subissent leur état au lieu de l’apprécier comme l’apogée de leur féminité.

On ne naît pas mère, on le devient

Ventre de femme enceinte

Dans son morceau Papaoutai, Stromae écrit : « Tout le monde sait comment on fait des bébés, mais personne ne sait comment on fait des papas ».La réciproque féminine est aussi vraie. Si l’instinct maternel existe sans contradiction possible, il n’est ni un dû, ni un automatisme, ni un élément intrinsèque à chaque femme. Il est, ou il n’est pas. Et quand il n’est pas, c’est un mythe qui s'effondre. Y compris souvent, pour les femmes qui ne le ressentent pas. « On ne naît pas mère, on le devient » Les femmes qui ont mal vécu ou qui vivent mal leur grossesse le savent.

 Quand, pour certaines, ces neuf mois forment un long fleuve tranquille, pour d'autres, attendre un enfant est un moment au mieux désagréable, au pire, qui les conduit vers la dépression. Mais, d’où vient ce sentiment ? Comment expliquer que la grossesse soit vécue comme un inconfort, une peur ou même une douleur ? Parce que désir d’enfant et désir de grossesse ne vont pas toujours de pair, « je n’aime pas être enceinte » est une phrase légitime, qui ne fait en aucun cas de celles qui la prononce, de mauvaises mères.

Être enceinte, une profonde transformation physique et psychologique

La grossesse est un état exceptionnel et bouleversant. Unique aussi et ce, même s’il a lieu plusieurs fois dans une vie. Tout au long des neuf mois que prend la vie pour s’installer dans le corps d’une femme, celui-ci passe par de nombreux états intenses et des changements tout aussi radicaux. Ces transformations, pas toujours souhaitées, parfois subies, peuvent être la source d’un mal-être.

Les maux de la grossesse

Les maux de la grossesse, visibles et invisibles, peuvent se révéler plus ou moins dérangeants. Au premier trimestre, les nausées et la fatigue sont souvent intenses. Au dernier trimestre, les mictions sont trop fréquentes de même que les insomnies, se déplacer seule devient difficile et les vergetures font leur apparition. Entre-temps, diverses douleurs (au dos, aux jambes, au niveau du bassin, à la tête…) se font sentir parfois si intensément qu’elles prennent toute la place. Pour les premiers bébés, s'ajoute souvent la peur de l’accouchement; qu’il soit très long, douloureux, où qu’il ne se déroule pas comme prévu. La prise de poids, même quand elle n'est pas importante, peut aussi devenir un problème avec des modifications corporelles difficiles à accepter. Certaines femmes ont l’impression de laisser derrière elles leur corps d’avant-grossesse, leur silhouette et avec eux, tout un mode de vie.

Un chamboulement psychologique inédit

Une fois passées l’euphorie de l’annonce et les premières semaines de grossesse, la prise de conscience se fait de plus en plus puissante, la vie grandit en vous. De stressante face à l’inconnu, cette réalité pas encore entièrement tangible peut devenir oppressante. Nourriture, hygiène de vie, rendez-vous et examens médicaux… Face aux nombreuses exigences imposées aux femmes enceintes, la sensation de perte de contrôle peut être déroutante. Le souvenir d’anciennes expériences douloureuses peut réapparaître. Fausse-couche, grossesse interrompue, accouchement difficile, récits traumatisants… Ces épreuves, vécues ou racontées, sont parfois à l’origine d’une extrême angoisse, capable d’occulter le bonheur d’une grossesse souhaitée. Une relation difficile avec la mère, l’absence d’un père, des non-dits, une enfance douloureuse… la grossesse est souvent assimilée à un raz-de-marée émotionnel capable de faire remonter à la surface les blessures les plus profondément enfouies, plongeant ainsi celle qui les ressent une tristesse difficile à comprendre.

Parler, s’exprimer pour faire taire les angoisses

Pour tenter de vivre au mieux les 9 mois à venir, essayez d’identifier et de comprendre d’où viennent vos sentiments. Une bonne première étape pour cela ? S’affranchir des réflexions et des conseils qui ne manqueront pas de vous être adressés :

  • « Attends, la grossesse c’est tellement épanouissant » (pas forcément)
  • « T’es bizarre quand même à ne pas aimer être enceinte » (non)
  • « Ça va venir, tu vas voir » (et alors, si ça ne vient pas ?)

Questionnez aussi vos proches, votre famille. Le fait que vous viviez mal votre grossesse est peut-être directement lié à votre histoire personnelle. En parler peut vous aider à mettre le doigt sur la pièce manquante du puzzle. L’entretien prénatal qui se déroule généralement à la fin du premier trimestre est une autre occasion de parler avec votre sage-femme ou avec votre gynécologique, et d’exprimer vos sentiments.

Évacuer la pression de la « grossesse idéale »

Trop souvent, la grossesse est idéalisée. Autorisez-vous avant toute chose à vivre ce moment autrement et faites le deuil de la grossesse telle que vous l’imaginiez peut-être. Dites-vous également qu’il ne s’agit que d’un état passager, qu’il ne durera pas et qu’il ne vous empêchera pas d’être la meilleure maman pour votre enfant. Vous n’aimez pas être enceinte ? Dites-le à qui veut l’entendre, ou pas. Une fois les jalons posés, vous aurez sans doute moins besoin de vous justifier. Comprenne qui pourra. L’important est que vous viviez au mieux les mois qui vous séparent de votre accouchement.

Libérer la parole autour d'une expérience gynécologique ratée

Les femmes qui l’avouent sont de plus en plus nombreuses. Elles n’ont pas aimé, voire détesté leur suivi de grossesse. Infantilisation, remarques désobligeantes sur leur prise de poids, leur émotivité, leur façon de gérer le stress, manque de prise en compte de leur choix, de leur avis… Des mots et des comportements forts qui peuvent créer un malaise, d’autant plus lorsqu’ils viennent d'un professionnel de santé.

Quand le mal-être est profond : mettre des mots sur la dépression prénatale

De moins en moins taboue, la dépression postnatale aussi appelée baby blues ou dépression post-partum, reconnaît aujourd’hui toute la difficulté de la transition femme mère, à la naissance d’un enfant. Or, plusieurs études montrent qu'une dépression prénatale non prise en charge peut conduire à un baby blues. Stress incontrôlable, mauvaise image de soi, manque de confiance en ses propres capacités, troubles physiques et du sommeil, tristesse, fatigue… Ces signes, bénins si isolés et passagers, peuvent donner l’alerte quand ils s’installent.

Démystifions la grossesse !

À travers vos nombreux messages, vous nous le faites savoir chaque jour, il n’existe aucune norme en termes d’amour, de sentiments, d’émotions et bien sûr de grossesse. Alors oui, on peut le dire, si être enceinte offre une poitrine magnifique, des courbes épanouies et des cheveux soyeux (merci les hormones), les maux de grossesse (vergetures, nausées, fatigue, hémorroïdes pour ne citer qu’eux), font que l’on peut ne pas aimer être enceinte, ce qui n'est pas si étonnant.

Ainsi, si vous n'aimez pas votre grossesse, si vous faites face à une dépression post-partum ou que, pour vous, l’amour inconditionnel pour bébé n’est pas né en un clin d’œil, rassurez-vous, vous n’êtes pas seule.

Toutes les mamans, les mums to be, toutes les mères guerrières ou épanouies ont connu des hauts et des bas, avant, pendant ou après leur grossesse. Comme il n’existe pas de maman parfaite, il n’existe pas de grossesse parfaite. À la place, parce que toutes les mères sont dans la nature, pour chaque femme il existe des jours plus ensoleillés que d'autres, des réveils plus ou moins joyeux et un reflet dans le miroir parfois difficile à reconnaître et accepter.

Ensemble, démystifions la grossesse. Faisons cesser les injonctions et autorisons-nous à vivre chacune notre intimité, comme nous la ressentons.

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