Sevrer son bébé est une étape normale de la relation mère-enfant. Pour autant, et parce que chaque allaitement est différent, cette transition sein-biberon en direction de la diversification n’est pas toujours bien vécue. Si bienveillance et douceur sont au programme du sevrage naturel guidé par l’enfant, il n’en entraîne pas moins quelque fois, un milk blues tout aussi naturel, mais plus abrupt, qu’il est bon de reconnaître pour apprendre à le déjouer.
SOMMAIRE :
- Le sevrage naturel, la douceur même
- La transition sein-biberon, une nouvelle aventure
- Reconnaître l’engorgement mammaire
- Appréhender le milk blues s’il se présente
Le sevrage naturel, la douceur même
Le sevrage naturel est un processus par lequel l'enfant cesse de prendre le lait au sein de sa maman de manière progressive et autodirigée, sans pression ni contrainte. C'est tout simplement lui qui décide de moins téter, puis de ne plus téter. Un changement qui peut s’étendre sur plusieurs mois et même plusieurs années, et qui se déroule à un rythme unique pour chaque duo mère-enfant.
Entre 6 et 12 mois, le bébé commence à s’intéresser aux aliments solides, aux fruits, aux légumes et aux petits pots préparés par sa maman. En parallèle il boit encore du lait et peut continuer à téter longtemps. On ne parle généralement de sevrage naturel qu’à partir de deux ans. Un sevrage mené par l’enfant qui peut aussi s’installer beaucoup plus tard, jusqu'à trois ans ou cinq ans. Une pratique encore assez rare en France, mais particulièrement bénéfique pour l’autonomie et la confiance des petits.
💡 Le sevrage naturel se déclenche souvent en parallèle à d’autres apprentissages Les bébés qui s’orientent vers des tétées plus espacées entrent généralement dans une phase de développement remarquée par les parents. DME, autonomie alimentaire, langage, propreté ou déplacement, rien d’étonnant à ce que l'un ou l'autre se produise en même temps. |
Les signes qui ne trompent pas quand votre bébé va arrêter de téter
Bien sûr, vous êtes à l'affût du moindre changement chez votre enfant. Et justement, avez-vous remarqué un comportement différent par rapport à la nourriture ? Si la période de sevrage naturelle est proche ou entamée, votre bébé pourrait :
- réclamer moins souvent le sein,
- sauter une tétée, les espacer, reprendre, puis rester quelques jours sans téter,
- remplir moins de couches, mais avec des selles plus solides,
- s’intéresser au contenu de votre assiette pendant les repas,
- vouloir tenir lui-même son biberon, sa tasse d’apprentissage ou sa cuillère.
Autant d’indices qui montrent que peu à peu, votre bébé se désintéresse du sein. Cependant, rassurez-vous, chaque enfant possède son propre rythme. Il est donc tout à fait possible que l'évolution ne soit pas linéaire et qu'il faille à bébé un certain temps pour arrêter la tétée définitivement.
La transition sein-biberon, une toute nouvelle aventure
Bébé ne veut plus vraiment téter, mais, pourtant, il a encore besoin de lait. À un an, on estime qu’un demi-litre de lait (500 ml) est une bonne quantité chaque jour. Voici donc venir la période de transition entre sein et biberon.
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En relais de l'allaitement, un biberon, une tasse d’apprentissage ou un gobelet permettent à votre enfant de boire du lait maternel, du lait infantile ou du lait de vache. Mais encore faut-il trouver le contenant le plus adapté, celui que votre petit préférera utiliser.
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Chez Élhée, nous recommandons la tasse d’apprentissage à partir de 6 mois, pensée pour l’eau, mais rien n’empêche de mettre du lait dedans.🥛
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Quant au verre ou au gobelet, c’est à vous de voir si votre enfant est prêt. Côté technique, nous vous recommandons de choisir un modèle pas trop grand, pas trop profond et antiglisse, pour éviter les accidents.
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Mais la meilleure solution reste sans doute le biberon d’allaitement. Sensoriel, proche de l’allaitement maternel, doux, en silicone médical sain et incassable, sans odeur et tout rond, le BibROND Élhée a tout pour plaire à bébé.
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Reconnaître l’engorgement mammaire
Cesser d’allaiter votre bébé ou laisser le sevrage naturel s'installer implique la disparition progressive des tétées. Et qui dit moins de tétées dit lait qui s’accumule au risque de créer un engorgement.
Cette complication fréquente de l’allaitement n’est pas grave, mais peut être douloureuse et même dégénérer en infection. Aussi, apprendre à reconnaître l’engorgement permet d’anticiper, de vous soulager et éviter de vous inquiéter.
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Les seins sont gonflés, chauds, parfois douloureux, ils rougissent et vous renvoient la sensation d’un picotement significatif. Vous pouvez ressentir la même chose lors des montées de lait ou si bébé n’a pas tété depuis longtemps.
À noter : si le sein reste rouge ou devient violet, si une coque dure ou si une fistule se forme, si la peau semble cartonnée ou si un syndrome grippal se développe accompagné ou non de fièvre, il y a risque de mastite. Dans ce cas, en cas de récidive ou si la douleur persiste au-delà de 48 h, consultez votre médecin ou votre sage-femme pour obtenir un avis.
Comment soulager l’engorgement début de sevrage ?
Pour soulager l’engorgement, vous devez vider le sein et le drainer afin de permettre l’écoulement du lait stocké. Pour y parvenir, vous pouvez :
- vous hydrater en buvant un maximum d’eau minérale,
- masser votre sein en appliquant une compresse chaude sur le mamelon, qui aidera à dilater les canaux lactifères,
- utiliser un tire-lait sans forcer, si le lait ne sort pas, réessayer plus tard. Pour vous accompagner dans la transition sein-biberon, Élhée a développé des bagues adaptatrices qui permettent d'utiliser le BibROND avec un tire-lait manuel. Essayez-les !
Si bébé tète encore et si l'accepte, allaitez plus souvent pendant quelques jours, variez les positions pour allaiter et inspirez-vous du biological nurtering ou allaitement instinctif).
Bien vivre le sevrage naturel en tant que maman
Émotionnellement intense, la période du sevrage, quand elle est dirigée par l’enfant, est aussi souvent à l’origine d’une nouvelle complicité maman-bébé. Pour rester positive tout au long d’un processus parfois très long, renseignez-vous quant à son déroulement et sentez-vous libre de la vivre comme vous l'entendez, avec votre enfant.
Et puis rassurez-vous, votre intuition doublée d’une observation accrue des signaux envoyés par bébé (moins de tétées, des nuits plus longues, un intérêt pour la diversification…) vous guideront au gré de ce nouveau rythme.
Si toutefois voir votre enfant arrêter de téter vous rend triste ou vous inquiète, si vous trouvez cette situation difficile à vivre, parlez-en autour de vous. Ouvrez-vous à votre partenaire, parlez-en avec votre maman ou vos amies qui sont déjà passées par là et n’hésitez pas à vous tourner vers votre médecin en cas de besoin. La Leche League ou un conseiller en lactation peuvent ici vous être d'une grande aide.
Enfin, soyez souple avec vous-même comme vous l'êtes avec votre enfant. Prenez soin de vous, mangez sainement, dormez suffisamment si c’est possible et donnez-vous tout le self-love dont vous avez peut-être manqué ces derniers mois depuis l’arrivée de bébé.
Appréhender le milk blues s’il se présente
Malgré la bienveillance de votre entourage, un sevrage naturel voulu par votre petit et votre positive attitude, il arrive que le milk blues prenne le dessus, emportant (momentanément) sur son passage, courage, bonheur et bonnes résolutions.
Mais, le milk blues, c’est quoi ?
Fatigue, mélancolie, tristesse, regrets ou déprime, le milk blues touche de nombreuses femmes et se manifeste de différentes façons dans les jours ou les semaines qui suivent la fin de l’allaitement — que celle-ci soit un choix ou non.
Les mères qui ont vécu un milk blues évoquent leurs pleurs, une forte nostalgie, un sentiment de séparation forcée avec leur bébé (arrêter l’allaitement par obligation) une sensation de ne plus savoir se positionner par rapport à leur maternité, à leur rôle de maman, une forme d’abandon, un petit « deuil » à faire d’une période (presque) révolue. Elles se posent beaucoup de questions : à quoi servent-elles dorénavant ? Comment vont-elles maintenir le lien avec leur enfant ?
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Le milk blues, comme le baby blues ou la dépression post-partum, est en partie lié à la chute des hormones de l’allaitement. C’est spécialement la baisse du taux d’ocytocine (hormone de l’attachement, de l’amour, du bien-être et du lien mère-enfant) qui rend le sevrage difficile à vivre, surtout s’il est inattendu (dans le cas d’une grève de la tétée) ou s’il n’est pas choisi (parce que la mère allaitante doit reprendre son travail par exemple).
La dépression post-sevrage, un sujet tabou et encore mal compris
Si le baby blues, qui touche 50 à 80 % des femmes en France après la naissance de leur enfant est aujourd’hui bien documenté et compris, le milk blues reste un sujet tabou et plutôt inexploré. Intime et peu évoqué, il passe souvent pour une période de grosse fatigue, d'exagération ou même, est pris pour un baby blues à retardement.
Si, pour toutes les mamans, la fin de chaque période vécue avec leur enfant est un petit déchirement, l’arrêt de l’allaitement, souvent difficile à accepter, est une période plus compliquée parfois même comparée à un épisode dépressif.
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La fin de la bulle maman-enfant qu’est l’allaitement est souvent ressentie comme une rupture émotionnelle.
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L’injonction sociétale qui veut que la plupart des mamans soient obligées de cesser d’allaiter pour reprendre le travail, est souvent mal vécue et à juste titre. Le bon moment devrait être un moment choisi en harmonie.
Heureusement le milk blues peut être atténué en l'anticipant grâce à un arrêt progressif de l’allaitement si vous n’avez pas le choix, ou en vous offrant, à tous les deux, un sevrage naturel étalé dans le temps.
Sevrer bébé en douceur, meilleur rempart contre le milk blues
Le temps vous permettra de mieux vivre la fin de votre allaitement. Mais prendre du recul vous aidera aussi. Dites-vous que la fin d’une étape signe toujours le début d’une autre. Que votre bébé grandit c’est vrai, mais que de nombreuses aventures vous attendent encore.
Et offrez-vous dès que possible, en faisant des câlins à votre bébé et à votre entourage, des doses d’ocytocine supplémentaires pour compenser. Faites-vous du bien aussi en prenant soin de vous, en sortant, en voyant une amie, en prenant un bain, en mangeant du chocolat… Et rassurez-vous, le milk blues est passager, comme tous les changements et toutes les transitions, il finit par passer.
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