Contraception naturelle : peut-on tomber enceinte pendant l’allaitement ? - Élhée

Contraception naturelle : peut-on tomber enceinte pendant l’allaitement ?

Choisir la bonne méthode de contraception est un véritable cheminement. Évolutif en fonction des périodes de la vie, de la sexualité, du métabolisme, de la santé et des besoins, envies et ressentis, ce choix presque systématiquement féminin, est rarement simple et sans contraintes. C’est pourquoi de plus en plus de femmes se tournent vers une contraception alternative et les méthodes de contraception naturelle. Parmi elles, la méthode MAMA et cette question : peut-on tomber enceinte pendant l’allaitement ?

SOMMAIRE :

Contraception naturelle et contraceptifs hormonaux : une définition et plusieurs différences

Le gynécologue parle de produits, de méthodes ou de dispositifs contraceptifs. Vous parlez plus volontiers de pilule, de stérilet, de retrait ou d’implant. Qu’ils soient hormonaux ou naturels, les contraceptifs ont pour but d’empêcher un rapport sexuel d’aboutir à la conception d’un enfant. Mais il y a contraceptif et contraceptif, ou plutôt contraception hormonale et contraception naturelle.

Les contraceptifs hormonaux, pilule, stérilet hormonal (DIU pour dispositif intra-utérin), patch, implant, anneau vaginal ou contraceptif injectable, utilisent l’apport hormonal pour bloquer l’ovulation, densifier la glaire cervicale et/ou amincir l’endomètre, ceci pour empêcher l’implantation d’un ovule fécondé. Progestatives ou œstroprogestatives, ces méthodes contraceptives sont très efficaces (+ de 90 % en pratique), mais s’accompagnent souvent d’effets indésirables.

La contraception naturelle, les méthodes Billings, Ogino-Knaus, le retrait, l’abstinence, les courbes de température ou la symptothermie, n’utilisent ni hormones de synthèse, ni dispositifs et se basent sur l’observation du cycle féminin et la connaissance de la période de fertilité pour éviter une grossesse. Plus subjectifs, les contraceptifs naturels sont aussi moins efficaces (environ 75 % en pratique), mais sans effets secondaires.

MAMA : la Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée

La MAMA est unique. Méthode de contraception à court terme et doublement naturelle, elle est très efficace si correctement mise en œuvre. Sans hormone ni aucun dispositif, elle est naturellement déclenchée par le corps féminin au moment de l’allaitement. En effet, MAMA signifie Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée.

Le principe est le suivant : après la naissance de son enfant, la mère qui allaite exclusivement son bébé est protégée d’une nouvelle grossesse par les hormones de lactation. Dans les faits, la prolactine empêche l’ovulation. Il est même question « d’infertilité lactationnelle » ou « aménorrhée lactationnelle ».

Toutefois, pour bien fonctionner, « l’allaitement contraceptif » doit scrupuleusement respecter certains critères cumulatifs et exhaustifs : 

  • être maman d’un nourrisson de moins de 6 mois,
  • ne pas avoir connu son retour de règles (menstruations) depuis l’accouchement,
  • nourrir son bébé exclusivement au sein, au moins toutes les quatre heures le jour et toutes les six heures la nuit.

contraception naturelle, la methode MAMA

Les limites de la méthode MAMA pour éviter une nouvelle grossesse

Pour être pleinement efficace et jouer son rôle de contraceptif, la méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée doit donc être suivie avec attention. Par ailleurs, si les risques de concevoir un enfant pendant l’allaitement sont inférieurs à 2 %, la méthode MAMA ne protège pas contre les maladies et infections sexuellement transmissibles. D’autre part, le taux de prolactine libéré pouvant varier, après 6 mois, il n’empêche plus l’ovulation.

Avant que bébé ait atteint l’âge de 6 mois, il est donc conseillé de doubler la méthode MAMA d’un second contraceptif compatible avec l’allaitement si vous choisissez de continuer à donner le sein à votre bébé.

L’allaitement exclusif qu’est-ce que c’est ?

L’allaitement exclusif est recommandé par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) jusqu’au sixième mois des bébés. Cela signifie que, dès sa naissance, le nourrisson est nourri uniquement et exclusivement au sein par sa mère, sans biberon ni tire-allaitement.

Selon la Haute Autorité de Santé, pour qu’il joue pleinement son rôle de contraception naturelle, il est essentiel que l’allaitement exclusif soit pratiqué jour et nuit au rythme d’environ 6 à 10 tétées par 24 h. Par ailleurs, l’espacement entre deux prises au sein doit rester inférieur à 6 heures la nuit, et à 4 heures le jour.

Reprise du travail ou mise en place de l’allaitement mixte ? Savez-vous que les biberons Élhée peuvent être équipés de bagues adaptatrices compatibles avec les tire-lait Avent et Medela ? Une jolie façon de craquer pour le BibRond tout en continuant à allaiter ou semi allaiter bébé !

Règles, retour de couche et lochies : comment appréhender le retour du cycle menstruel ?

Dans l’immense majorité des cas, l’allaitement bloque le retour de couche et donc, le retour de la fertilité. Toutefois, le corps féminin étant un écosystème complexe, il se peut que vous saigniez malgré tout.

Dans les heures qui suivent l’accouchement, on parle des lochies. Très rouges et d’abord très abondantes, elles sont tout à fait normales et interviennent dès lors que l’utérus reprend sa taille en évacuant débris d’endomètre et caillots de sang. Les lochies durent généralement quelques jours avant de s’atténuer d’elles-mêmes.

Consécutivement aux lochies, entre le 10e et le 15e jour après la naissance de votre enfant, d’autres saignements peuvent se mettre en place durant quelques heures ou quelques jours de plus, c'est le petit retour de couches. À nouveau très abondants, ils signalent la poursuite du processus de cicatrisation de l’utérus. .

En général, le retour de couches — qui est donc le retour des règles — se produit entre 4 et 8 semaines après la naissance. Ce délai peut toutefois être beaucoup plus long, notamment si vous décidez d’allaiter votre bébé.

Chaque femme et chaque naissance étant unique, périodes et symptômes peuvent varier. Par exemple, après une césarienne, les saignements - lochies et petit retour de couches notamment - sont souvent moins abondants.

Après 6 mois, les contraceptifs compatibles avec l’allaitement

Une fois les limites de la contraception naturelle par l’allaitement atteintes, à vous de choisir votre contraceptif relais. Seuls les contraceptifs œstroprogestatifs sont déconseillés durant les 6 mois qui suivent la naissance de votre bébé. Les progestatifs quant à eux (pilule, implant sous-cutané ou injection intramusculaire) sont utilisables à compter du 21e jour et les DIU (hormonaux ou au cuivre) à partir de 4 semaines.

Le choix d’une méthode de contraception n’est en rien définitif, mais devrait toujours prendre en compte 3 critères essentiels : l’allaitement ou non du bébé, les risques de thrombose, plus importants durant la grossesse et dans les premières semaines post-partum et les pathologies de la grossesse.

Bien que souvent vécues comme plus contraignantes, les méthodes barrières, préservatifs, diaphragmes, capes cervicales et spermicides, sont aussi utilisables. En parallèle, certains couples font le choix d’une contraception définitive. Ligature des trompes, électrocoagulation, pose d’anneaux ou de clips et vasectomie, demandent un délai de réflexion de 4 mois, mais peuvent être pratiquées pour la mère, dans les 7 jours après l’accouchement.

Et la contraception masculine, on en parle ? 

la contraception masculine

Bien que moins nombreuses, des méthodes de contraception naturelle pour homme existent. En effet, après l’accouchement, le retour des rapports sexuels dans le couple n’est pas toujours simple, aussi, les jeunes mères apprécieraient-elles sûrement que leur conjoint prenne parfois le relais côté contraception.

Le bain à testicules ou méthode Coso, consiste en une immobilisation réversible des spermatozoïdes à l’aide d’ultrasons. Si le principe est le même pour le slip thermique, c’est l’élévation douce et temporaire de la température des testicules qui rend les spermatozoïdes momentanément inopérants.

Il est donc tout à fait possible de considérer l’allaitement comme une méthode de contraception efficace à court terme, à condition de respecter quelques conditions strictes et de garder en tête que le corps féminin contient encore bien des mystères, dont celui de ne pas toujours respecter la logique physiologique.

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