Post-partum, ce mot immense qui désigne un après, incroyablement enveloppant, presque lourd et bien trop souvent effrayant, le post-partum comprend de nombreuses étapes et des épreuves que les mères n’ont d’autre choix que d’assumer. Des projections aux réalités tangibles, de l’hypervigilance à l’épuisement, et des turbulences aux dépassements de soi : les défis du post-partum, une courte définition.
SOMMAIRE
- La réalité du post-partum : une période de grands bouleversements
- Le post-partum physiologique
- S’entourer et se reposer après l’accouchement : vivre le Mois d’or
- Se préparer aux défis du post-partum, une nouvelle vérité à appréhender
La réalité du post-partum : une période de grands bouleversements
La période du post-partum — ou de l’après accouchement — possède une réalité bien à elle. Tandis que votre corps a plus que jamais besoin de repos et que, en tant que femme et nouvelle mère, vous êtes à la recherche de votre nouvelle boussole, la vie vous réclame désormais une totale attention pour votre nouveau-né. Là où vous attendiez un bonheur sans nuages, se trouve, en réalité, une certaine adversité.
Un décalage parfois intense entre rêves de maternité et réalités
La première réalité du post-partum se situe avant le post-partum. C'est l’accouchement. Naissance précipitée ou césarienne imprévue, les femmes qui vivent un accouchement traumatisant, sont entre 15 et 20 % chaque année, dont certaines garderont des séquelles psychologiques et/ou physiques susceptibles de compliquer notamment, la période du post-partum.
L’hypervigilance des mères est une autre conséquence potentielle liée à l’entrée dans le post-partum. Elle se manifeste de différentes façons, entre autres par une peur constante pour la santé du bébé, des insomnies fréquentes et des troubles de l’humeur, de la concentration ou de l’appétit, qui peuvent conduire à l’épuisement.
Le baby clash est un autre défi du post-partum qui, cette fois, ne concerne pas que les mères, mais plus largement, le couple. Il arrive en effet que la naissance d’un enfant, la fatigue et le stress qui accompagnent cet incroyable bouleversement, entraîne des tensions dans le couple, des disputes et parfois même des séparations. Pour éviter ou surmonter le baby clash, il est essentiel de faire preuve de bienveillance et de conserver du temps pour soi.
Plus profonde, la dépression post-partum est un autre danger de la période post-accouchement. Elle se manifeste généralement par une grande tristesse, une fatigue importante, des pleurs subits et une sensation de ne pas pouvoir s’occuper correctement de son enfant. Dans les cas les plus graves, un désintérêt pour la vie de famille et des idées noires font leur apparition, mais la dépression post-partum peut aussi être silencieuse.
Si, comme la plupart des défis du post-partum, le regret maternel reste un sujet tabou, il fait partie des épreuves qu’affrontent parfois les jeunes mamans, quelques mois après la naissance de leur enfant. Le regret maternel est un sentiment à la fois intime et complexe, difficile à exprimer. Les mères qui le vivent expliquent aimer leur enfant, mais regretter d’être devenues mères, dans le sens où ce rôle leur semble trop lourd, trop encombrant et trop permanent.
L’épuisement maternel, ou burn-out maternel, peut intervenir à tout moment, mais concerne particulièrement les mamans de jeunes enfants. Plus profond que le baby-blues, il est un risque supplémentaire, pour les mères qui se sentent submergée par la charge physique et mentale liée à la parentalité.
Le post-partum physiologique
Parce que l’on ne naît pas mère, mais que l’on apprend à le devenir, la matresence devrait être un concept connu de tous. Identifiée dans les années 1970 et popularisée très récemment, la matrescence est une notion qui englobe l’ensemble des changements physiques et psychologiques rencontrés par les femmes quand elles donnent la vie. Parmi les défis du post-partum existe, en effet, celui d’apprendre à se reconnaître, notamment, à travers un nouveau corps.
Parce que les menstruations ne sont une partie de plaisir pour aucune d’entre nous, les saignements post-partum (aussi appelés lochies) sont à anticiper avec le plus grand calme. À votre sortie de la maternité vous recevez des protections spécialement adaptées aux premiers jours, remplaçables par des serviettes hygiéniques ou des culottes menstruelles après quelque temps. Attendez-vous toutefois à ce que l’inconfort dure environ un mois.
Le retour de couche est une autre période de saignements abondants après la naissance d’un enfant. Au moins 45 jours après la mise au monde, mais jusqu’à plusieurs mois après si vous allaitez votre bébé, vos premières règles post-partum se déclenchent. Elles sont le signe que vous pouvez à nouveau tomber enceinte et qu’il est temps de vous pencher sur la question (récurrente) de la contraception.
Après l’accouchement, les jeunes mères doivent également appréhender un nouveau corps. Plus fatigué et moins tonique — au moins pour un temps — ce corps est tout entier tourné vers le ventre. Un ventre post-partum dont la peau est généralement détendue voire distendue, et souvent marquée de vergetures. Mais surtout un ventre vide depuis la naissance de votre bébé. Massages aux huiles végétales, mais aussi rééducation abdominale (à pratiquer après la rééducation du périnée) et surtout bienveillance envers vous-même, vous aideront à l'apprivoiser.
La reprise de l’activité sexuelle est une autre grande étape du post-partum à laquelle les femmes (et les hommes) sont souvent mal ou peu préparés. Inconfort, gène, sécheresse vaginale, voire douleurs ou appréhension, les nuits torrides sont loin. D'ailleurs, vous resterez peut-être plusieurs semaines sans faire l’amour et ce n'est pas grave. Mais il est important que vous le sachiez, notamment pour pouvoir en parler en amont, avec votre conjoint.
Épuisement maternel, hypervigilance, baby clash… Les défis du post-partum sont nombreux, parfois difficiles à reconnaître et d’autant plus complexes à apaiser ou à soigner. Pour prévenir au mieux ces maux, les civilisations les plus ancestrales consacraient 40 jours après la naissance d’un enfant, aux soins de la maman. Cette période d’extrême bienveillance et de reconstruction maternelle porte aujourd'hui encore le joli nom de « Mois d’or ».
S’entourer et se reposer après l’accouchement : vivre le Mois d’or
Le Mois d’or, cette période postnatale d'une durée de 40 jours, trouverait ses origines il y a plus de 2 000 ans, en Chine. On en retrouve cependant des traces dans les récits en provenance du Maghreb, d'Inde et de plus en plus fréquemment, d'Occident.
L’idée derrière cette pratique ancestrale ? Offrir une période de rétablissement à la mère, tant sur le plan physique que moral, et l'aider à apprivoiser sa nouvelle condition. Valoriser la mère en devenir par une écoute attentive, de la bienveillance, de la patience et des soins adaptés.
Le repos est la clé de tout ! Prenez un maximum de temps pour vous détendre et vous relaxer, chaque jour. Goûtez aux moments privilégiés avec votre nouveau-né, profitez des bienfaits du peau à peau, plongez dans ses premiers regards, respirez son odeur… Créez votre bulle hors du temps et laissez tout le reste de côté. En plus des câlins, ajoutez une bonne dose de massage et beaucoup de chaleur, procurée notamment, par une alimentation riche à base de plats chauds et d’épices dorées qui vous aideront à régénérer votre corps et votre esprit de l’intérieur.
Se préparer aux défis du post-partum, une nouvelle vérité à appréhender
Au plus la société lèvera les tabous du post-partum et au plus elle reconnaîtra la complexité de cette période ainsi que les fragilités qu’elle engendre, au mieux les mères pourront la vivre et la traverser. Il ne fait aucun doute que le dialogue, la formation, l’apprentissage et l’écoute avant, pendant et après la grossesse, favorisent une transition plus douce de l’état de femme vers celui de mère.
Il est également essentiel que les mères n’hésitent plus jamais à partager leur expérience de la maternité telle qu’elles la vivent, tel qu’elles la ressentent, et ce, en parallèle à leur propre histoire et à leurs propres expériences. Communiquez avec la personne qui partage votre vie, avec votre famille, avec vos amis, avec les professionnels de la maternité, votre doula ou la PMI… Ne doutez jamais qu’il existe une solution pour répondre à vos besoins et vous aider à relever un à un, les défis du post-partum.
