Milk Blues : Comment surmonter la déprime post-allaitement - Élhée

Milk Blues : Comment surmonter la déprime post-allaitement

 

La maternité est souvent présentée comme une oasis de douceur faite d’amour, d’épanouissement et de bienveillance. Une expérience formidable et puissante entre une mère et son enfant. Pourtant, tout au long de la grossesse et même après la naissance, chaque femme vit différentes évolutions physiques et psychologiques. Chacune s’accompagne de sentiments multiples et parfois ambivalentsC’est le cas du connu et reconnu baby blues, mais aussi du plus confidentiel milk blues.

Apparu pour la première fois en 2019 chez JollyMama, le terme révèle un mal-être parfois profond et bien antérieur à sa découverte ; celui de la dépression post-allaitement.

 

Milk Blues : de la difficulté de mettre fin à l’allaitement

 

Bébé qui allaite avant le sevrage et la prise du biberon Élhée

On dit souvent que la période du sevrage peut être compliquée pour les bébés. Qu’ils éprouvent des difficultés à quitter le sein maternel et à prendre le biberon. Que l’alimentation devient désordonnée et qu’un nouvel équilibre peut être long à trouver.

À l’inverse, il est encore – trop – peu question du malaise ressenti par certaines mamans. Sevrage contraint pour reprendre le travail, baisse de la lactationbébé qui de lui-même, ne veut plus téter… Une page se tourne vers une nouvelle étape qui peut être vécue comme une véritable séparationNostalgie, tristesse, sentiment d’échec, culpabilité, abandon… Autant de termes forts souvent intériorisés et trop rarement exprimés, qui font toute la complexité du milk blues.

 

Des causes physiologiques

L’allaitement crée un lien physique et sentimental très fort entre une mère et son enfant. Après avoir passé de longs mois lové au creux de son ventre, bébé est désormais lié à elle par le sein dont la capacité de lactation est presque entièrement stimulée par la succion. 

La chute des hormones

Le fait d’allaiter libère des endorphines, aussi appelées hormones du bien-être. Au moment du sevrage leur taux chute et entraîne souvent avec lui, le moral.

Il n’est pas rare que cette transition coïncide aussi avec le retour de couche, une autre période délicate où les hormones féminines jouent au yoyo. C’est ici l’arrêt de sécrétion de la prolactine stimulée par la succion, qui déclenche un retour des règles pas toujours attendu.

De nombreux changements physiques

Pour allaiter, chaque femme a besoin de manger en quantité (et en qualité) suffisante pour produire le lait riche et nutritif destiné à son bébé. Aussi, la période du sevrage peut être délicate si le régime alimentaire n’est pas adapté.

 Dans le même temps, la poitrine si ronde et généreuse quand elle nourrissait, disparait et semble vide alors qu’elle reprend sa taille d’avant grossesse. Ces modifications physiques consécutives à tant d’autres peuvent être dures à vivre et renvoyer aux femmes, une image difficile à accepter. 

Une perte de proximité physique avec bébé

Allaiter est synonyme de moments uniques passés avec son enfant. Peau à peau, caresses, regards… des minutes et même des heures blottis l’un contre l’autre sans que rien n’existe autour de vous… Sevrer bébé signifie renoncer à une partie de cette intimité, à cette exclusivité, et accepter d’en faire le deuil.

Des causes morales

Le milk blues est fait d’une multitude de sentiments complexes propres à chaque femme en fonction de sa nature, de son entourage et de son vécu.

Un sentiment de culpabilité

Tout au long des semaines ou des mois que dure l’allaitement, mettre bébé au sein est bien souvent la réponse à tous ses problèmes. Pleurs, insomnie, fatigue, besoin d’être rassuré… téter apaise tous les soucis. 

Aussi, quand elles cessent d’allaiter, certaines femmes se sentent démunies et peinent à trouver de nouveaux moyens pour répondre sans attendre aux besoins de leur bébé. Cette confusion temporaire entraîne parfois un lourd sentiment de culpabilité.

L’impression d’abandonner bébé

Parce qu’elles ne le nourrissent plus de leur sein, les mamans qui ont allaité ressentent parfois une cruelle impression d’abandon face à leur enfant, comme un manque à leur devoir. L’injonction d’allaitement - aujourd’hui préconisé par tous les spécialistes et pour tous les nourrissons  - peut aussi induire une grande pression, notamment dans le cadre d’un sevrage contraint.

Quand bébé décide seul de ne plus téter

Un jour il prend le sein et le lendemain, il refuse catégoriquement de s’y remettre. Il pleure même au moment de boire votre lait. Bébé semble avoir décidé de se sevrer et vous n’y pouvez rien. Son opposition peut-être catégorique et définitive. Il faut vous rendre à l’évidence, le choix d’un biberon et d’une tétine physiologique en relais de l’allaitement est arrivé.

Un profond sentiment d’abandon

Un sevrage tout en douceur est toujours préférable. Dans le cas contraire, la grève de la tétée comme on l’appelle parfois, peut être très difficile à vivre pour la maman. Les témoignages recueillis parlent de douleur, de vide et de véritable rupture sentimentale, mais aussi de dépendance à l’allaitement.

Le milk blues, c’est un peu tout ça à la fois. Le résultat d’un très grand bouleversement, de changements physiques et psychologiques et la somme de nombreuses émotions compliquées, qui amènent certaines mères à vivre la fin de l’allaitement comme un moment douloureux.

 

Prendre du recul et rationaliser pour mieux analyser

La grossesse, l’allaitement et plus largement le fait de devenir mère, engendre différents états physiques et émotionnels qu’il n’est pas toujours simple d’identifier, de vivre et de digérer.

Milk Blues, maman en dépression après l'arrêt de l'allaitement

 

Baby blues ou milk blues, avant même de les nommer, la meilleure solution reste d’en parler.
À la naissance d’un enfant, tout se bouscule et se télescope dans votre vie. Vos besoins, ceux de votre enfant, de votre conjoint, de vos enfants plus grands… Rapidement, c’est aussi le retour des exigences du quotidien et peut-être de celles liées à votre emploi. Vous sentez votre humeur changer, se dégrader, sans vraiment comprendre pourquoi.

Dès les premières impressions de flou, de complications, dès les premiers sentiments de moins bien, faites une pause. Dites-vous que ces sensations — aussi contradictoires soient-elles — sont normales. Vous n’êtes pas la seule à les ressentir. Peut-être par contre, serez-vous la première à les évoquer.

Après que bébé ait passé des mois dans votre ventre, puis des mois à votre sein, une nouvelle étape s’annonce, sans que vous ne sachiez vraiment de quoi elle sera faite. Faites-vous confiance et faites confiance à votre tout petit. Ensemble vous parviendrez à trouver un nouvel équilibre.

 

Une nouvelle étape s’annonce : comment positiver

Sevrer bébé vous rend triste et déjà nostalgique. Vous n’aviez pas prévu que cela se fasse si tôt ou vous n’avez pas vu le temps passer, tout absorbée que vous étiez, par votre bulle d’amour et de sérénité. Heureusement, rien n’est définitif. Vous retrouverez bientôt votre joie de vivre et votre envie de la communiquer.

Pensez à l’allaitement mixte

L’allaitement au sein est terminé. Pour prolonger ses bienfaits et surtout si vous le faites avec plaisir, vous pouvez tirer votre lait et continuer à le donner à votre enfant grâce à son nouveau biberon. Si votre bébé est sujet aux coliques, découvrez les différents critères pour bien choisir votre biberon.

Prenez tout le temps nécessaire

Si vous le pouvez, prenez du temps, tout le temps nécessaire pour vivre pleinement chaque étape de l’allaitement mixte. Si le sevrage est déjà mis en place, offrez-vous le luxe de biberons longs, confortablement installés avec une écharpe de portage ou en peau à peau. 

Faites-vous plaisir avec de jolis biberons

Nous avons passé des décennies à subir la fragilité et le poids des biberons en verre, puis la mauvaise qualité des biberons en plastique. Un biberon sain et design était attendu.

Une mère qui donne le sein développe et entretien avec son enfant un geste profondément affectif qu’il est désormais possible de poursuivre au-delà de l’allaitement grâce au biberon sensoriel. Entre douceur et rondeur, ce bel objet possède l’esthétique du sein nourricier.

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Offrez-vous des moments rien qu’à vous

Parce que quitter l’allaitement signifie aussi adopter un nouvel emploi du temps et profiter de quelques petites plages d’indépendances retrouvées, programmez pour vous, des moments bien-être et plaisir.

Retrouvez au fond d’un tiroir, la liste des choses que vous aviez mises entre parenthèses le temps de votre grossesse ; yoga, footing, lecture, expositions (numérique), manucure, massage… et remettez tous ces rendez-vous à l’ordre du jour, tout simplement pour profiter et positiver.

 

Enfin, écoutez-vous. Soyez votre première thérapeute en suivant les conseils distillés par votre corps et votre esprit. Ne cédez pas aux pressions, ne culpabilisez pas en écoutant les donneurs de leçons et — dans la mesure du possible — ne faites rien que vous ne ressentez pas positivement.
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