Terreurs nocturnes ou cauchemars, comment faire la différence ? - Élhée

Terreurs nocturnes ou cauchemars, comment faire la différence ?

Un enfant qui crie, qui hurle, qui pleure dans son sommeil ou en se réveillant, peut être très impressionnant. En tant que parents, vous pourrez vous dire qu’il vient de faire un mauvais rêve, mais entre terreur nocturne et cauchemar, comment faire la différence ?

SOMMAIRE :

Les terreurs nocturnes : ces visiteuses indésirables de la nuit 

Souvent, les terreurs nocturnes se déclenchent aux alentours de 18 mois, parfois un peu plus tôt, rarement après 5 ans, et disparaissent avant l’adolescence. De la grande famille des parasomnies comme le somnambulisme, elles sont sans danger pour qui les expérimente.

Comment reconnaître ce trouble du sommeil fréquent chez les enfants ? 

Un enfant qui vit une terreur nocturne se retrouve dans son lit en sueur, son rythme cardiaque s’accélère, il peut parler sans cohérence, crier, pleurer, hurler, s’agiter, être agressif, se lever, avoir des mouvements brusques et, pendant tout cet épisode, garder les yeux ouverts avant de retourner se coucher comme s’il ne c’était rien passé.

L'enfant qui vit une terreur nocturne sans réveil n’a pas conscience de la présence de ses parents autour de lui. Réveillé par la crise, il pourra se sentir inquiet et désorienté, avant de se rendormir.

Dans leur forme typique, les terreurs nocturnes ne durent quelques minutes, qui ne laisseront, le lendemain, aucun souvenir à l’enfant. Si leur durée s’allonge, si elles sont plus régulières ou plus violentes, n’hésitez toutefois pas à prendre un avis médical.

À noter que des terreurs nocturnes peuvent se produire - plus rarement - chez l’adulte, avec les mêmes symptômes. Si les crises sont fréquentes ou importantes, il est recommandé de consulter un neurologue ou une clinique spécialisée dans la gestion des troubles du sommeil.

Des causes parfois mystérieuses derrière ces épisodes effrayants 

Les terreurs nocturnes peuvent révéler une véritable angoisse (changement d’école, déménagement, changement au sein de la famille…), mais elles sont, le plus souvent, causées par un excès de fatigue.

Parce que le temps de sieste en journée se réduit (en fin de maternelle ou à l'entrée en CP), parce que votre enfant est malade ou fiévreux… au moment du coucher, il tombe directement dans un sommeil profond, propice à leur déclenchement.

Viviez-vous des terreurs nocturnes quand vous étiez enfant ? Si c’était le cas, il est très possible que votre enfant les expérimente aussi à un moment ou à un autre. En effet, tout comme le somnambulisme, en tant que troubles du sommeil lent profond, les terreurs nocturnes sont héréditaires.

Quand les terreurs nocturnes se déclenchent-elles ?

Vous reconnaîtrez les terreurs nocturnes de bébé parce qu’elles se produisent toujours en début de nuit, à la fin du premier cycle de sommeil, généralement avant minuit et souvent dans les deux heures après l’endormissement.

Que faire en cas de terreur nocturne chez un bébé ?

un bebe dans son lit, serrant fort sa peluche contre lui pour se rassurer

Bien que les terreurs nocturnes ne laissent généralement aucune trace, ces épisodes de grande anxiété sont fatigants pour l’organisme et perturbent la bonne récupération dont les petits ont besoin.

Pour tenter de les apaiser et d’en diminuer la fréquence, revoyez le rythme de sommeil de bébé afin qu’il aille se coucher plus tôt et moins fatigué. Aussi, réduisez les stimulations sur la dernière partie de journée et réinventez ou introduisez un rituel de coucher apaisant avec des berceuses, une histoire, un massage

  • S’il dort, même s’il est très agité, ne le réveillez pas.
  • Restez auprès de lui tant que dure la crise, mais ne le prenez pas dans vos bras, un contact pourrait la prolonger.
  • Parlez-lui doucement pour l’apaiser.
  • S’il se réveille, rassurez-le, ce n’était rien de grave.
  • Le lendemain, parce que votre enfant ne se souviendra de rien, évitez d'évoquer sa terreur nocturne pour ne pas risquer d’installer une angoisse du coucher.

Les cauchemars : quand l'imagination de bébé lui joue des tours

Bien que les bébés commencent à rêver plus tôt, les premiers signes de cauchemars se présentent rarement avant 18 à 24 mois et plutôt en seconde partie de nuit, lors des phases de sommeil paradoxal.

Ainsi, quand il cauchemarde, votre enfant crie, vous appelle parce qu’il a peur, et ce, même une fois réveillé. C’est d’ailleurs majoritairement ce qui différencie les terreurs nocturnes des cauchemars : l’état de conscience de votre petit.

Les déclencheurs : du doudou perdu au monstre caché sous le lit

La nuit, votre enfant revit sa journée et le stress qui parfois l’accompagne. De trop fortes stimulations (un programme non adapté à la télévision, un lieu bruyant, la foule, une discussion…), un changement récent à la maison, à la crèche, en classe, le doudou que l’on ne retrouve pas, un événement chez la nounou ou à l’école, une réaction de sa maîtresse ou d’un camarade de classe… peuvent être marquants.

Aussi, parce que les enfants plus grands racontent leurs rêves, nous savons que les plus angoissants sont faits de créatures ou d’animaux méchants cachés dans le placard et sous le lit, de poursuites sans fin, d’abandon ou d’enlèvement, de solitude ou de catastrophes naturelles.

Les cauchemars de votre enfant ne doivent pas vous inquiéter, ils sont l’expression physiologique d’un stress psychologique. Cependant, s’ils deviennent trop intenses ou trop réguliers, n’hésitez pas à en parler à votre médecin.

Prévenir les cauchemars pour un sommeil paisible

un enfant se réveille après sa nuit

Les jeunes enfants ne peuvent pas encore se remémorer consciemment leur journée. Ainsi, seuls certains temps forts, les plus émotionnels, leur reviennent, parfois décuplés et transformés en songes effrayants.

Derrière chaque monstre se trouve donc une situation bien réelle, une peur ou une inquiétude vécue pendant la journée. Pour contrer ou atténuer ce phénomène, vous pouvez accompagner bébé.

  • Les rituels magiques comme partager les meilleurs moments de la journée, faire des câlins, chanter une chanson, des berceuses, diffuser un bruit de fond familier, allumer une veilleuse, laisser la porte de la chambre entrouverte, installer un babyphone pour créer un lien direct…aident votre enfant à passer des nuits plus douces.
  • Un environnement rassurant avec une chambre sans recoins sombres ni objets susceptibles de se déformer sous l'effet de l’imagination (un porte-manteaux, une peluche géante…), où il ne fait pas trop chaud, une ambiance calme et des couleurs douces, est aussi susceptible d’apaiser bébé.
  • Des discussions naturelles pour expliquer le concept du cauchemar, démonter les peurs et rassurer votre enfant sans pour autant minimiser sa frayeur.
  • Les retards de sommeil doivent être les plus rares possibles durant les premières années de bébé.
  • Vous pouvez laisser sa tasse d'apprentissage remplie d'eau fraîche sur la table de chevet de votre enfant. Boire fait toujours du bien après une grande émotion.
  • Les histoires de monstres le soir, les films et les jeux vidéo violents (même si votre enfant ne les regarde pas directement) et bien sûr, sur les films d’Halloween, pourront eux aussi être évités pendant un certain temps !

Terreurs nocturnes vs cauchemars : un tableau pour vous parents

Caractéristique Terreurs nocturnes  Cauchemars
Apparition dans la nuit En première partie, en phase de sommeil profond  En deuxième partie, en phase de sommeil paradoxal (REM)
Âge de déclenchement De 18 mois à 5 ans Tous âges, fréquents entre 2 et 6 ans
Fréquence Peut être régulier, à la même heure Irrégulier
État de conscience de l’enfant Ne se rend pas compte de la présence de ses parents, parfois avec les yeux ouverts  Éveillé, conscient, à la recherche de ses parents
Souvenir de l'épisode Aucun le lendemain Clair, qui peut être raconté
Impact Généralement aucun Peut affecter l'humeur, la fatigue
Durée Quelques minutes généralement Variable, peut s'étendre sur la nuit
Comportement Agitation, cris, sueurs, agressivité, peut sembler terrifié Peut pleurer, appeler ses parents
Facteurs de déclenchement Fatigue, fièvre, stress, changements de routine Stress, anxiété, événements de la journée

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